Commissions make-up : boudées par les artistes ?

Bonjour à tous, chers lecteurs ! Vous vous êtes peut-être déjà demandé quelles possibilités s’offraient aux artistes pour vendre des dolls maquillées, et surtout pourquoi certaines manières étaient préférées à d’autres : cet article est fait pour vous ! Commissions make-up, ventes privées, OOAK… que de termes barbares qui vous semblent peut-être extrêmement similaires (vous pouvez vous référer à notre glossaire de la poupée dans un premier temps). Pourtant pour bien des raisons, il existe des différences notables pour les artistes déclarés qui les proposent, d’un point de vue financier comme créatif.

Différentes manières de vendre

1. OOAK

Tout d’abord, laissez-moi vous expliquer en détails ce qu’est une OOAK. Il s’agit d’une poupée « One Of A Kind », c’est-à-dire unique en son genre. Son make-up a été imaginé et réalisé par l’artiste et ne sera jamais refait à l’identique. Les OOAK peuvent venir en fullset (avec wig, tenue, eyechips) ou non.

Il s’agit fiscalement d’une vente de bien, c’est-à-dire dans notre cas qu’en échange d’argent on obtient un objet concret, palpable. Cette information nous sera utile pour la suite de l’article, gardez donc cela en mémoire.

2. Private Sale ou Vente Privée

Par ailleurs, les artistes peuvent choisir de proposer des ventes privées ou private sales. La différence avec les OOAK, c’est que le client imagine lui-même le make-up. L’artiste fournit tout le reste des customisations (dans la réalité, il peut parfois y avoir des petits arrangements afin que le clients fournisse quelques éléments).

A nouveau, il s’agit d’une vente de bien.

3. Commissions

Enfin, la dernière option pour les artistes est de proposer des commissions make-up, qui sont en général plus abordables financièrement pour le client. En effet ici, le client va fournir lui-même sa poupée à maquiller, tandis que l’artiste ne réalisera que le make-up sans fournir de customisations.

Par conséquent, il ne s’agit pas ici d’une vente de bien, mais d’une prestation de service : l’artiste nous vend une prestation immatérielle, une compétence pour le maquillage de poupée. Fiscalement, cela fait toute la différence, comme je vous l’expliquerai ci-après.

Point de vue de l’artiste

1. Point de vue fiscal

Il faut avant tout savoir que les artistes déclarés en France sont soumis à des charges de par leur statut d’auto-entrepreneur (ils sont propriétaires d’une entreprise individuelle). Je ne les détaillerai évidemment pas toutes ici et ne vous assommerai pas avec des chiffres, mais ce qui nous intéresse ici est l’URSSAF (Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales).

Je vous ai appris plus haut que les OOAK et private sales sont des ventes de biens, tandis que les commissions make-up sont des prestations de services. Or, il se trouve que l’URSSAF taxe à « seulement » 14% les ventes de biens, tandis que les prestations de services sont taxées à 20%. Cela signifie qu’un artiste touche plus de bénéfices sur les OOAK et private sales que sur les commissions make-up.

De ce point de vue déjà, on peut constater que les commissions make-up sont moins rentables.

2. Point de vue horaire

En outre, il se trouve que les commissions make-up sont extrêmement chronophages pour les artistes. En effet, si pour une OOAK les artistes peuvent travailler sans interruption en suivant leur propre idée, c’est tout à fait différent pour une commission. La plupart du temps, les artistes envoient des mises à jour à chaque étape du make-up pour avoir la validation du client. Non seulement le temps de réponse peut varier, mais en plus il peut y avoir des modifications à faire, nécessitant de recommencer toute une étape. Tout cela engendre parfois une grosse perte de temps pour les artistes qui ne peuvent pas avancer quand ils le souhaitent.

Au niveau rentabilité, à nouveau, on réalise que les commissions ne respectent pas un taux horaire décent.

3. Point de vue créatif

Pour finir, les commissions make-up sont évidemment difficiles d’un point de vue créatif pour les artistes. Ils ne sont pas parfaitement libres dans l’exécution de leur art, ce qui peut s’avérer gênant. Ceci d’autant plus si le client a une image extrêmement précise du résultat final. Aussi, certaines étapes de la création sont difficilement modifiables, comme le sculpt, qui est souvent une grosse source de stress.

D’autre part, les artistes peuvent recevoir des demandes totalement opposées à leur style habituel, ce qui est souvent très contrariant. Il peut bien sûr être stimulant pour l’artiste de sortir de sa zone de confort si la demande reste dans le cadre de ses compétences. Cependant, il peut au contraire être confronté à des clients qui demandent l’impossible ou une copie du style d’autres artistes, ce qui est évidemment un manque de respect affolant.

En somme, d’un point de vue purement créatif, les commissions sont un vrai casse-tête pour les artistes.

J’espère que cet article aura pu répondre à vos interrogations concernant les commissions make-up, notamment pourquoi les artistes ont tendance à les délaisser. Mes mots sont évidemment à prendre avec des pincettes, n’étant pas artiste moi-même. J’ai cependant pu recueillir les témoignages d’artistes talentueux, Elfique Lunatique et DollsLunaire que je remercie infiniment de m’avoir accordé du temps ! Je conclurai par ces mots : restez respectueux, que vous soyez client ou artiste !

Et surtout n’oubliez pas…

Hakuna Matata !

Dolls Review

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